Pessa’h, un saut vers la Liberté

Pessa’h – dénommée Passover dans le monde anglo-saxon – n’est autre que la Pâque. Sans « s ». Pessa’h, un terme signifiant « enjamber », « saut », comme l’Eternel a sauté au-dessus des maisons des hébreux en Egypte (voir Exode 12:13). Nous voyons dans le « saut » un rythme différent de celui d’une marche. Le passage d’un état à un autre état. « Car c’est en hâte que tu es sorti d’Egypte ».

Sauter c’est aussi s’élever, passer d’un aspect spirituel à un niveau supérieur de connaissances. Le moment sera venu de distinguer de ‘hamets de la matsa. Eliminer le ‘hamets de la maison mais aussi – et surtout – l’occasion d’éliminer son ‘hamets intérieur :  préjugés,  orgueil,  violence,  colère,  fermentation ou aigreur, tout négatif envers l’autre ou nous-mêmes, ces mauvais compagnons de toute existence. Alors seulement pourrons-nous faire place à l’accueil de l’Autre et à la Grâce…

La matsa qui ne contient que de la farine et de l’eau est aussi appelée Le’hem-Oni (pain d’austérité). Il s’agit de l’aliment central de la fête de Pessa’h. Dans le Zohar est écrit qu’elle est « aliment de la foi ». Revenons sur le départ rapide du Peuple d’Israël tel que décrit dans la Bible : Les Enfants d’Israël cuirent leur pâte sans levain en faisant des galettes plates et rondes parce qu’ils durent quitter l’Egypte en toute hâte ; ils n’emportèrent pas d’autres provisions (Exode, 12:39). Soutenus par la matsa, aliment physique, et portés par leur foi, aliment spirituel.

Pessa’h, fête de la Liberté. Liberté d’un Peuple sorti d’esclavage, mais liberté pour chaque Etre débarrassé de son ‘hametz.

Et comme me l’a transmis un ami :

J’ai une tendresse particulière pour cet instant où, réunis autour de la table de célébration, nous chantons ensemble le Psaume « Mekimi… » :

« Il redresse l’humble couché dans la poussière,
fait remonter le pauvre du sein de l’abjection,
pour le placer à côté des grands,
à côté des grands de son peuple,
Il fait trôner dans la maison la femme stérile,
devenue une mère heureuse de nombreux enfants… »

Et avec de l’humour, revisitons l’Exode à la sauce 2.0… ;o)

Avec une pensée amicale et fraternelle pour celles et ceux qui célèbrent d’autres Pâques…

Ce jeudi, c’est le Jeudi saint. Jour du dernier repas que Jésus prend avec ses disciples, alors qu’il allait être livré. « La nuit même où il était livré, le Seigneur prit du pain . » 1 Corinthiens, 11-23.

Vendredi saint, un Homme marche vers la mort. Vendredi saint qui nous rappelle le poids de la haine, des préjugés, de l’orgueil, de la violence et de la colère, dont l’histoire humaine est accablée. Cet Homme qui nous ressemble tant est Jésus, qui a su vivre l’Amour jusqu’au bout.

Avec l’invitation qui nous est faite de l’accompagner et de savoir mourir avant de re-naître avec lui. Pâques, c’est la grande fête de la renaissance à la vie et de la victoire de celle-ci sur la mort. Elle est aussi celle du renouveau de la nature. On y retrouve l’Agneau pascal, qui désigne Jésus lui-même. Concernant le pain, les chrétiens sont aussi appelés à ôter le levain de leur vie. « Ne savez–vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? Purifiez–vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle » (1 Corinthiens, ch. 5)…

Tout est lié…

Je vous souhaite, ainsi qu’à vos proches, une très belle fête de Pâque/Pâques. Puisse son cheminement particulier vous conduire à une re-naissance bénéfique faite d’Espérance, portée par la Foi et soutenue par l’Amour.

Commentaires

2 réponses à “Pessa’h, un saut vers la Liberté”

  1. Avatar de Unknown
    Unknown

    Dans la langue française nous n’avons qu’un seul mot pour parler d’amour par exemple nous pouvons dire que « j’aime ma voiture » et dire avec le même mot « j’aime mon épouse » !!! Le grec en a plusieurs nous en prendrons trois…
    1 – Eros qui désigne l’amour-désir, l’amour-passion. L’adjectif érotique en est issu…
    2 – Philia : c’est amitié l’attachement d’où les mots : philosophie philanthropie…
    3 – Agape : ce que que l’on trouve très bien explicité dans la Bible, exactement dans « 1 Corinthiens 13 ».

  2. […] terminais un article l’année dernière par ces mots qu’à cette occasion je vous livre à nouveau […]

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